La peinture de singes est l’une des facettes les plus fascinantes de l’histoire de l’art. Cela peut paraître bizarre au début, mais ces peintures ont en réalité beaucoup à apprendre sur les structures sociales et la psychologie humaine. Même si les images qui en résultent sont souvent comiques, elles peuvent être à la fois profondément émouvantes et profondément révélatrices.
Au XVIIe siècle, des artistes tels que Ferdinand van Kessel et Jean Siméon Chardin ont commencé à représenter des singes et d’autres singes participant à diverses activités imitant la société française. Ces œuvres, connues sous le nom de singeries, sont devenues très populaires et ont finalement inspiré un sous-genre d’art appelé peinture animalière. Des artistes comme le graveur Pieter van der Borcht et les deux frères Teniers s’intéressaient également à ce genre de peinture.
Même si certains biologistes ont rapidement rejeté l’idée selon laquelle les animaux peuvent produire des œuvres d’art, d’autres ont avancé des arguments convaincants selon lesquels les chimpanzés peignent effectivement. Au début des années 1950, l’historien de l’art Desmond Morris a réussi à entraîner Congo le chimpanzé du zoo de Londres à créer des œuvres d’art. Ses peintures étaient étonnamment complexes et ses techniques incluaient la répétition délibérée, l’utilisation de multiples marques qui se chevauchent et l’équilibrage des figures décalées.
Mais Thierry Lenain a tracé une ligne dans le sable et affirme que ce type de dessins (de chimpanzés ou de tout autre animal) ne constituent pas de l’art au sens significatif du terme. Lenain cite comme exemple les motifs d’éventails récurrents dans de nombreuses peintures du Congo, qui, selon lui, sont simplement une façon pour l’animal de jouer avec et de perturber son champ pictural. tableau singe